samedi 31 janvier 2015

Le racisme

Le racisme est un schéma de pensées (conscient ou inconscient), une manière spécifique de concevoir le monde et les êtres humains les uns par rapport aux autres, et qui se traduit par des actes, des paroles, des attitudes ou des comportements.
Le racisme au sens strict du terme désigne une idéologie qui se fonde sur des différences biologiques, réelles ou supposées, ou encore sur la base de leur appartenance ethnique, nationale ou religieuse.

Les raisons pour lesquelles une personne, un groupe de personnes, voire une société peut adopter un comportement ou une idéologie raciste sont multiples et peuvent être d'ordre socio-économique, psychosocial, historique ou politique.
D'une manière générale, il semble qu'aujourd'hui le racisme ne corresponde pas forcément à la croyance profonde de l'appartenance à une race supérieure. Il est plutôt fait de la peur et de l'inquiétude face à un autre qui est différent de soi et qu'on n'arrive pas à comprendre.
Le racisme, c'est quand on en arrive à refuser ces différences, et à refuser l'autre. A le mépriser, à l'exclure, à cause des différences dans ce qu'elle ou il est.

Il peut aussi arriver qu'on se sente supérieur, en tant qu'homme face aux femmes, en tant que citoyen suisse face aux étrangers, en tant qu'étranger établi en Suisse en toute légalité face aux requérants d'asile, et tout cela, de façon plus ou moins consciente: cela rassure et permet de mettre l'autre à distance: « heureusement je ne suis pas comme lui, comme elles... ».
La manière de se voir et la perception que l'on a de l'autre sont au cœur des mécanismes du racisme et de la discrimination. C'est pourquoi, il faut bien comprendre deux notions: l'identité et l'altéritéVient du latin alter qui veut dire autre, autrui. L'altérité c'est donc « le caractère de ce qui est autre ». C'est à dire de tout ce qui n'est pas moi. Ces deux notions ne sont pas figées dans le temps ou dans l'espace, la manière dont l'on se considère et la manière dont on considère les autres peuvent évoluer au fil de la vie mais aussi en fonction des références culturelles qui sont propres à chaque personne.



LOIS INTERNATIONALES SUR LES DROITS DE L’HOMME

En 1948, la nouvelle Commission des droits de l’Homme des Nations Unies a attiré l’attention du monde. Sous la présidence dynamique d’Eleanor Roosevelt — veuve du président Franklin Roosevelt, ardente défenderesse des droits de l’Homme et déléguée des États-Unis auprès de l’ONU — la Commission a formulé le document qui allait devenir la Déclaration universelle des droits de l’Homme. Eleanor Roosevelt, qui l’a inspirée, en parlait comme de la « Magna Carta internationale pour toute l’humanité ». Elle a été ratifiée par l’ONU le 10 décembre 1948.
Dans son préambule et dans son article 1, la Déclaration proclame sans équivoque les droits inhérents à tous les êtres humains : « Considérant que la méconnaissance et le mépris des droits de l’Homme ont conduit à des actes de barbarie qui révoltent la conscience de l’humanité, l’avènement d’un monde où les êtres humains seront libres de parler et de croire, libérés de la terreur et de la misère, a été proclamé comme la plus haute aspiration de l’homme... Tous les êtres humains naissent libres et égaux en dignité et en droits. »
Les pays membres des Nations Unies se sont engagés à collaborer afin de promouvoir les 30 articles des droits de l’Homme qui, pour la première fois dans l’histoire, ont été assemblés et codifiés dans un document unique. En conséquence, nombre de ces droits, sous différentes formes, font aujourd’hui partie des lois constitutionnelles des pays démocratiques.

La Déclaration des Droits de l'Homme  et du Citoyen du 26 
août 1789

l’Assemblée nationale reconnaît et déclare, en présence et sous les auspices de l’Être 
Suprême, les droits suivants de l’homme et du citoyen.
Article premier - Les hommes naissent et demeurent libres et égaux en droits. Les distinctions 
sociales ne peuvent être fondées que sur l’utilité commune.
Article 2 - Le but de toute association politique est la conservation des droits naturels et 
imprescriptibles de l’homme. Ces droits sont la liberté, la propriété, la sûreté et la résistance à 
l’oppression.
Article 3 - Le principe de toute souveraineté réside essentiellement dans la Nation. Nul corps, 
nul individu ne peut exercer d’autorité qui n’en émane expressément.
Article 4 - La liberté consiste à pouvoir faire tout ce qui ne nuit pas à autrui: ainsi, l’exercice 
des droits naturels de chaque homme n’a de bornes que celles qui assurent aux autres 
membres de la société la jouissance de ces mêmes droits. Ces bornes ne peuvent être 
déterminées que par la loi.
Article 5 - La loi n’a le droit de défendre que les actions nuisibles à la société. Tout ce qui 
n’est pas défendu par la loi ne peut être empêché, et nul ne peut être contraint à faire ce 
qu’elle n’ordonne pas.
Article 6 - La loi est l’expression de la volonté générale. Tous les citoyens ont droit de 
concourir personnellement ou par leurs représentants à sa formation. Elle doit être la même 
pour tous, soit qu’elle protège, soit qu’elle punisse. Tous les citoyens, étant égaux à ces yeux, 
sont également admissibles à toutes dignités, places et emplois publics, selon leur capacité et 
sans autre distinction que celle de leurs vertus et de leurs talents.
Article 7 - Nul homme ne peut être accusé, arrêté ou détenu que dans les cas déterminés par la 
loi et selon les formes qu’elle a prescrites. Ceux qui sollicitent, expédient, exécutent ou font 
exécuter des ordres arbitraires doivent être punis; mais tout citoyen appelé ou saisi en vertu de 
la loi doit obéir à l’instant; il se rend coupable par la résistance.
Article 8 - La loi ne doit établir que des peines strictement et évidemment nécessaires, et nul 
ne peut être puni qu’en vertu d’une loi établie et promulguée antérieurement au délit, et 
légalement appliquée.
Article 9 - Tout homme étant présumé innocent jusqu’à ce qu’il ait été déclaré coupable, s’il 
est jugé indispensable de l’arrêter, toute rigueur qui ne serait pas nécessaire pour s’assurer de 
sa personne doit être sévèrement réprimée par la loi.
Article 10 - Nul ne doit être inquiété pour ses opinions, mêmes religieuses, pourvu que leur 
manifestation ne trouble pas l’ordre public établi par la loi.
Article 11 - La libre communication des pensées et des opinions est un des droits les plus 
précieux de l’homme; tout citoyen peut donc parler, écrire, imprimer librement, sauf à 
répondre de l’abus de cette liberté dans les cas déterminés par la loi.
Article 12 - La garantie des droits de l’homme et du citoyen nécessite une force publique; 
cette force est donc instituée pour l’avantage de tous, et non pour l’utilité particulière de ceux 
à qui elle est confiée.
Article 13 - Pour l’entretien de la force publique, et pour les dépenses d’administration, une 
contribution commune est indispensable; elle doit être également répartie entre les citoyens, 
en raison de leurs facultés.
Article 14 - Les citoyens ont le droit de constater, par eux-mêmes ou par leurs représentants, 
la nécessité de la contribution publique, de la consentir librement, d’en suivre l’emploi, et 
d’en déterminer la quotité, l’assiette, le recouvrement et la durée.
Article 15 - La société a le droit de demander compte à tout agent public de son 
administration.
Article 16 - Toute société dans laquelle la garantie des droits n’est pas assurée ni la séparation 
des pouvoirs déterminée, n’a point de Constitution.
Article 17 - La propriété étant un droit inviolable et sacré, nul ne peut en être privé, si ce n’est 
lorsque la nécessité publique, légalement constatée, l’exige évidemment, et sous la condition 
d’une juste et préalable indemnité.

Les droits de l’Homme

Si vous demandiez à des passants dans la rue : « Les droits de l’Homme, qu’est-ce que c’est ? », vous obtiendriez des réponses très diverses. Ils vous parleraient des droits qu’ils connaissent, mais très peu de gens connaissent tous leurs droits.
Conformément aux définitions ci-dessus, un droit est une liberté d’une certaine sorte. C’est quelque chose auquel vous avez droit en tant qu’être humain.
Les droits de l’Homme sont basés sur le respect de l’individu. Leur principe fondamental est qu’une personne est un être moral et rationnel qui mérite d’être traité avec dignité. On les appelle les droits de l’Homme parce qu’ils sont universels. Alors que les nations ou les groupes spécialisés bénéficient de certains droits qui leur sont propres, les droits de l’Homme sont ceux qui s’appliquent à tout le monde — peu importe qui l’on est et où l’on vit — simplement du fait d’être vivant.
Pourtant, la plupart des gens, lorsqu’ils sont invités à citer leurs droits, ne parleront que de la liberté d’expression et de religion et peut-être d’un ou de deux autres droits. Il s’agit sans aucun doute de droits importants, mais le domaine d’application des droits de l’Homme est beaucoup plus vaste. Ils parlent de pouvoir de choix et de chances de réussite. Ils parlent de la liberté de trouver un travail, d’embrasser une carrière, de choisir le partenaire de son choix et d’élever ses enfants. Ils incluent le droit de voyager partout, d’avoir un emploi rémunéré sans être harcelé, maltraité et menacé de licenciement arbitraire, et même le droit aux loisirs.
Dans le passé, les droit de l’Homme n’existaient pas. Puis, l’idée selon laquelle les gens devraient avoir certaines libertés a pris forme. Et cette idée, lancée dans le sillage de la Seconde Guerre mondiale, a finalement abouti à un document qui est la Déclaration universelle des droits de l’Homme avec les trente droits accordés à chaque être humain.

LE PASSÉ DES DROITS DE L’HOMME

La Magna Carta, ou « Grande Charte », représente sans doute l’influence la plus ancienne et la plus importante dans l’élaboration historique des lois en usage aujourd’hui dans le monde anglophone.
En 1215, à la suite de violations par le roi d’Angleterre Jean sans Terre d’un certain nombre de lois anciennes et de coutumes qui régissaient l’Angleterre, ses sujets le forcèrent à signer la Magna Carta, qui énumère ce qui plus tard allait être considéré comme les droits de l’Homme. Parmi eux figure le droit de l’Église à ne pas être soumise à l’influence d’un gouvernement, le droit de tous les citoyens libres à posséder et à hériter des biens et à être protégés contre des impôts excessifs. Elle a établi le droit des veuves ayant hérité de propriétés d’être libres de ne pas se remarier, et a établi les principes de jugement en bonne et due forme et les principes d’égalité devant la loi. Elle contenait également des dispositions interdisant la corruption et les abus des officiels.
Largement considérée comme l’un des documents juridiques les plus importants pour le développement de la démocratie moderne, la Magna Carta a marqué un tournant crucial dans la lutte pour assurer la liberté.

La Pétition de droit (1628) 
En 1628, le Parlement anglais a envoyé cette déclaration des libertés civiles au roi Charles Ier.
En 1628, le Parlement anglais a envoyé cette déclaration des libertés civiles au roi Charles Ier.
L’étape suivante enregistrée dans le développement des droits de l’Homme fut la Pétition de droit, élaborée en 1628 par le Parlement anglais et envoyée à Charles Iercomme un exposé des libertés civiles. Le refus par le Parlement de financer la politique étrangère impopulaire du roi avait poussé son gouvernement à imposer des emprunts et à cantonner les troupes dans les maisons des habitants à titre de mesure d’économie. Des arrestations et des emprisonnements arbitraires pour opposition à ces mesures avaient déclenché au Parlement une violente hostilité contre Charles Ier et contre George Villiers, premier duc de Buckingham. La Pétition de droit, initiée par Sir Edward Coke, était fondée sur d’anciens statuts et d’anciennes chartes et s’appuyait sur 4 principes : (1) aucune taxe ne peut être levée sans le consentement du Parlement, (2) aucun sujet ne peut être emprisonné sans cause (réaffirmation du droit de l’habeas corpus), (3) aucun soldat ne peut être cantonné chez l’habitant et (4) la loi martiale ne peut être utilisée en temps de paix.

Après la révolution française en 1789, la Déclaration des droits de l’Homme et du citoyen accordait des libertés spécifiques comme une « expression de la volonté générale. »
Après la révolution française en 1789, la Déclaration des droits de l’Homme et du citoyen accordait des libertés spécifiques comme une « expression de la volonté générale. »
La Déclaration des droits de l’Homme et du citoyen (1789)

En 1789, le peuple de France a renversé la monarchie absolue et a préparé le terrain pour l’instauration de la première République française. Six semaines après la prise de la Bastille, et à peine trois semaines après l’abolition du féodalisme, la Déclaration des droits de l’Homme et du citoyen a été adoptée par l’Assemblée constituante, première étape vers la rédaction d’une constitution pour la République française.
La Déclaration proclame que tous les citoyens doivent bénéficier des droits à la « liberté, propriété, sécurité et résistance à l’oppression ». Elle soutient que la nécessité d’une loi provient du fait que « l’exercice des droits naturels de chaque homme a pour seules limites le fait de permettre aux autres membres de la société de jouir de ces mêmes droits. » Ainsi, la Déclaration considère la loi comme une « expression de la volonté générale » destinée à soutenir cette égalité des droits et à interdire « seulement les actes nuisibles pour la société ».
La Première Convention de Genève (1864)
Le document original de la première Convention de Genève en 1864 était conçu pour fournir des soins aux soldats blessés.
Le document original de la première Convention de Genève en 1864 était conçu pour fournir des soins aux soldats blessés.
En 1864, seize pays européens et plusieurs États américains ont participé à une conférence à Genève, sur invitation du Conseil fédéral suisse, sur l’initiative du Comité de Genève. Cette conférence diplomatique s’est tenue en vue d’adopter une convention pour le traitement des soldats blessés au combat.
Les premiers principes énoncés dans la Convention et confirmés par les conventions de Genève suivantes prévoyaient l’obligation de prodiguer des soins sans discrimination au personnel militaire blessé et malade et de respecter les transports de personnels médicaux et d’équipements marqués du signe distinctif de la croix rouge sur fond blanc.

Les Nations Unies (1945)
Cinquante nations se sont réunis à San Francisco en 1945 et ont formé l’Organisation des Nations Unies pour protéger et promouvoir la paix.
Cinquante nations se sont réunis à San Francisco en 1945 et ont formé l’Organisation des Nations Unies pour protéger et promouvoir la paix.
La Seconde Guerre mondiale avait fait rage de 1939 à 1945, laissant derrière elle des villes d’Europe et d’Asie en ruines. Des millions de personnes étaient mortes, des millions d’autres étaient sans foyer ou mouraient de faim. L’étau des forces russes se refermait sur les derniers sursauts de la résistance allemande dans la capitale détruite par les bombardements, Berlin. Dans le Pacifique, les marines américains luttaient toujours contre les forces japonaises retranchées sur des îles comme Okinawa.
En avril 1945, les délégués de cinquante pays se sont réunis à San Francisco, pleins d’optimisme et d’espoir. Le but de la Conférence des Nations Unies sur l’organisation internationale était de créer un corps international pour promouvoir la paix et éviter de futures guerres. Les idéaux de l’organisation ont été énoncés dans le préambule du projet de charte : « Nous, les peuples des Nations Unies, sommes déterminés à sauver les générations successives du fléau de la guerre, qui, par deux fois dans notre vie, a apporté la douleur à l’humanité. »
La charte de l’ONU nouvellement créée est entrée en vigueur le 24 octobre 1945, date qui est célébrée tous les ans comme Journée des Nations Unies.
La Déclaration universelle des droits de l’Homme (1948) 
La Déclaration universelle des droits de l’Homme a inspiré de nombreuses autres lois sur les droits de l’Homme et des traités à travers le monde.
La Déclaration universelle des droits de l’Homme a inspiré de nombreuses autres lois sur les droits de l’Homme et des traités à travers le monde.
En 1948, la nouvelle Commission des droits de l’Homme des Nations Unies a attiré l’attention du monde. Sous la présidence dynamique d’Eleanor Roosevelt — veuve du président Franklin Roosevelt, ardente défenderesse des droits de l’Homme et déléguée des États-Unis auprès de l’ONU — la Commission a formulé le document qui allait devenir la Déclaration universelle des droits de l’Homme. Eleanor Roosevelt, qui l’a inspirée, en parlait comme de la Grande Charte internationale pour toute l’humanité. Elle a été ratifiée par l’ONU le 10 décembre 1948.
Dans son préambule et dans son article 1, la Déclaration proclame sans équivoque les droits inhérents à tous les êtres humains : « Considérant que la méconnaissance et le mépris des droits de l’Homme ont conduit à des actes de barbarie qui révoltent la conscience de l’humanité, l’avènement d’un monde où les êtres humains seront libres de parler et de croire, libérés de la terreur et de la misère, a été proclamé comme la plus haute aspiration de l’homme... Tous les êtres humains naissent libres et égaux en dignité et en droits. »
Les pays membres des Nations Unies se sont engagés à collaborer afin de promouvoir les 30 articles des droits de l’Homme qui, pour la première fois dans l’histoire, ont été assemblés et codifiés dans un document unique. En conséquence, nombre de ces droits, sous différentes formes, font aujourd’hui partie des lois constitutionnelles des pays démocratiques.

Les droits de l’enfant






Les droits de l’enfant sont des droits humains spécifiquement adaptés à l’enfant car ils tiennent compte de sa fragilité, de ses spécificités et des besoins propres à son âge.
Les droits de l’enfant tiennent compte de la nécessité de développement de l’enfant.  Les enfants ont donc le droit de vivre et de se développer convenablement tant physiquement qu’intellectuellement.
Les droits de l’enfant prévoient ainsi de satisfaire les besoins essentiels au bon développement de l’enfant, tels que l’accès à une alimentation appropriée, aux soins nécessaires, à l’éducation, etc.
Les droits de l’enfant prennent en considération le caractère vulnérable de l’enfant. Ils impliquent la nécessité de leur apporter un cadre protecteur. Il s’agit d’une part, d’accorder une assistance particulière aux enfants, et, d’autre part, une protection adaptée à leur âge et à leur degré de maturité.
Ainsi, les enfants doivent bénéficier des services d’aide et de soutien dont ils ont besoin et doivent être protégés contre l’exploitation par le travail, l’enlèvement, la maltraitance, etc.

Celui qui n'avait jamais vu la mer

Celui qui n'avait jamais vu la mer



Celui qui n'avait jamais vu la mer de Le Clézio est une nouvelle d'abord éditée au sein du recueil Mondo et autres histoires du même auteur, puis réédité plus tard, individuellement ou accompagnée d'autres nouvelles pas forcément écrites par Le Clézio . la personnage principale de l'oeuvre est Daniel :

Personnage de  Daniel

Daniel, « qui aurait bien aimé s’appeler Sindbad », car il est un grand lecteur des Mille et Une nuits, le seul livre qu'il connaisse par cœur, a été abandonné par sa famille qui l’a mis en pension. Il y étouffe, ne parle presque pas, et n'a pas d'amis. On dirait qu'il dort les yeux ouverts. Il a l'air de venir d'ailleurs, « d'une autre race ». L’adolescent est différent de ses camarades de classe qui ne l’intéressent pas. La seule chose qui l’attire, c’est l’aventure, la découverte de la mer à travers le voyage : « Il ne se mêlait pas aux conversations des autres, sauf quand il était question de la mer, ou de voyages » ; ou encore : « Il y avait si longtemps qu'il pensait à toute cette eau, libre, sans frontières. »
Mais, s’il en rêve depuis toujours, il ne l'a jamais vue. Alors, un jour de novembre, sans rien dire à personne, il a le courage de s’éloigner de sa famille, de ses collègues et de la vie sur terre si monotone et futile. Comme tout enfant, Daniel se laisse facilement convaincre et entraîner par la douce voix de la nature sauvage.
Daniel est émerveillé devant la jolie vue de la mer qu’il rencontre pour la première fois. Il réalise, à ce moment précis, que son rêve de voir la mer s’est enfin réalisé. C’est le bonheur absolu. Il se sent comme envoûté et emballé par cette incroyable force de la nature. Naissent en lui des émotions fortes et indescriptibles comme il n’aurait jamais pu en ressentir ailleurs : « Daniel marchait au bord de l'eau, et il regardait tout avidement, comme s’il voulait savoir en un instant tout ce que la mer pouvait lui montrer. »
Il est enivré par la lumière : « La lumière était partout à la fois, si proche qu’il sentait sur son visage le passage des rayons durcis, ou bien très loin, pareille à l’étincelle froide des planètes. C’est à cause d’elle que Daniel courait en zigzag à travers la plaine des rochers. La lumière l’avait rendu libre et fou, et il bondissait comme elle, sans voir. »
La curiosité enfantine le pousse à explorer la mer à partir des choses qui se trouvent sur la terre. Ainsi, il découvre et observe longuement un poulpe vivant sur la plage, dont il se fait un ami : « Le poulpe le caressait avec précaution, quelquefois entre les orteils et sous la plante des pieds, et Daniel se mettait à rire. […] Il s’appelait Wiatt, mais il ne savait pas son nom, bien sûr. Daniel lui parlait à voix basse, pour ne pas l’effrayer. Il lui posait des questions sur ce qui se passe au fond de la mer, sur ce qu’on voit quand on est en dessous des vagues. »
Il lui apporte des crabes et des crevettes. Autant Daniel se sentait seul sur terre au milieu des siens, autant il se sent entouré et accompagné près de la mer, au beau milieu de la nature. Il découvre aussi le cycle de la marée, qui lui permet de mesurer le temps. Cela lui fait travailler ses neurones, ce qu’il détestait faire en classe. Il trouve un refuge dans une grotte, devant la mer, où il atteint une véritable extase.
Mais il constate que, d’autre part, la nature est cruelle, que la mer est un piège, qu’elle fait mal, que les marées hautes sont un danger terrible, que le soleil brûle son visage. Le narrateur n’indique pas ce qui lui arrive ensuite, seulement que Daniel revient au lycée où traîne encore mystérieusement l'idée de son rêve, où l'aventure qu’il a vécue exerce une influence sur ses condisciples.
En somme, Le Clézio met en valeur les points communs entre lui et son héros Daniel : la passion pour la mer et la lumière ; l’harmonie avec le milieu naturel ; le refus des institutions qui détruisent la spontanéité, la liberté et la volonté des individus. Tous les deux ont une conscience puérile de l’existence. Ils sont différents, timides et modestes. Ils ont peu de temps pour les hommes, mais toute la vie pour la nature à l’état brut.

La Mer

La mer est aussi présente que le protagoniste même, car elle est en lui. Dans la première partie de la nouvelle, la mer n’est présente que dans l’esprit et les rêves de Daniel et à travers ses lectures d'histoires d’aventures telles que celles de Sindbad. Elle est ressentie comme une voix qui l’appelle et à laquelle il ne peut résister. Le pouvoir de séduction de la mer atteint son maximum lorsque la rencontre entre elle et le héros de l’histoire devient enfin réalité. « La mer est belle ! », pense Daniel. Il se sent en harmonie avec la elle. Tous deux fusionnent. La personnification de la mer est telle que Daniel parvient à communiquer avec elle, à sa manière, comme il n’en a jamais eu l’occasion avec aucun individu sur terre. Elle l’envoûte et le rend amoureux d’elle.

    Les professeurs et camarades de Daniel


    Même s’ils jouent un rôle second dans l’histoire, les personnes qui entourent Daniel, telles que sa famille, les professeurs et camarades de classe, ont pour fonction de représenter le microcosme de la société industrielle avec toutes ses conventions futiles, des conventions que l'auteur a toujours rejetées : « Daniel se retourna et il vit la terre ferme loin derrière lui, pareille à un lac de boue ». Le Clézio nous montre bien que Daniel n’arrive pas à s’adapter à ce monde qu’il trouve sans importance et monotone. Les discussions inintéressantes et même les cours aux collèges ne sont qu’une perte de temps pour Daniel car la vie à laquelle il aspire en est absente.

mercredi 28 janvier 2015

J. M. G. Le Clézio

J. M. G. Le Clézio











Jean-Marie Gustave Le Clézio, plus connu sous la signature J. M. G. Le Clézio1, né le 13 avril 1940 à Nice, est un écrivain de langue française, de nationalités française et mauricienne.

Il connaît très vite le succès avec son premier roman publié, Le Procès-verbal (1963). Jusqu’au milieu des années 1970, son œuvre littéraire porte la marque des recherches formelles du Nouveau Roman. Par la suite, influencé par ses origines familiales, par ses incessants voyages et par son goût marqué pour les cultures amérindiennes, Le Clézio publie des romans qui font une large part à l’onirisme et au mythe (Désert et Le Chercheur d’or), ainsi que des livres à dominante plus personnelle, autobiographique ou familiale (L’Africain). Il est l’auteur d’une quarantaine d’ouvrages de fiction (romans, contes, nouvelles) et d’essais.

Le prix Nobel de littérature lui est décerné en 2008, en tant qu’« écrivain de nouveaux départs, de l’aventure poétique et de l’extase sensuelle, explorateur d’une humanité au-delà et en dessous de la civilisation régnante. »

Après un premier mariage en 1961 avec Rosalie Piquemal (avec qui il a une fille, Patricia), il se marie en 1975 avec Jémia Jean, originaire du Maroc et mère de sa deuxième fille Alice. Ensemble, ils écrivent Sirandanes (recueil de devinettes proverbiales courantes à Maurice) et Gens des nuages

J. M. G. Le Clézio est très proche de l'Islam et en particulier du soufisme

À la fin des années 1970, Le Clézio opère un changement dans son style d’écriture et publie des livres plus apaisés, à l’écriture plus sereine, où les thèmes de l’enfance, de la minorité, du voyage, passent au premier plan. Cette manière nouvelle séduit le grand public. En 1980, Le Clézio est le premier à recevoir le Grand prix de littérature Paul-Morand, décerné par l’Académie française, pour son ouvrage Désert. En 1990, Le Clézio fonde en compagnie de Jean Grosjean la collection « L’Aube des peuples », chez Gallimard, dédiée à l’édition de textes mythiques et épiques, traditionnels ou anciens. Son intérêt pour les cultures éloignées se déplace dans les années 2000 vers la Corée, dont il étudie l’histoire, la mythologie et les rites chamaniques, tout en occupant une chaire de professeur invité à l’Université des femmes Ewha


Prix et distinctions

Prix

1963 : prix Renaudot pour Le Procès-verbal
1972 : prix Valery-Larbaud (ex æquo avec Frida Weissman)
1980 : grand prix de littérature Paul-Morand de l'Académie française, pour l'ensemble de son œuvre, à l'occasion de la sortie de Désert
1992 : prix international Union latine des littératures romanes
1996 : prix des téléspectateurs de France Télévisions, pour La Quarantaine
1997 : grand prix Jean-Giono, pour l'ensemble de son œuvre
1997 : prix Puterbaugh
1998 : prix Prince-Pierre-de-Monaco, pour l'ensemble de son œuvre, à l'occasion de la sortie de Poisson d'or
2008 : prix Stig Dagerman, pour l'ensemble de son œuvre, à l'occasion de la sortie suédoise de Raga. Approche du continent invisible
2008 : prix Nobel de littérature, pour l'ensemble de son œuvre

Distinctions

1er janvier 2009 : officier de la Légion d'honneur
14 septembre 2010 : le ministre des affaires étrangères mexicain lui décerne l'Aigle aztèque.