lundi 15 décembre 2014


nelson mandela


«Madiba», comme l’appelaient affectueusement les Sud-Africains en référence à son nom clanique, a arrêté de combattre. Car les héros meurent aussi, et à 95 ans Mandela était un homme affaibli, qui souffrait d’une infection pulmonaire. Mi-novembre, son ex-femme Winnie Madikizela-Mandela déclarait  au journal sud-africain The Sunday Independent que Mandela n’était pas capable de parler, et«communiquait par signes». Il s’est éteint ce jeudi soir à son domicile de Johannesburg.
Ses apparitions publiques étaient devenues rares depuis qu’il avait décidé en 2004 de se retirer de la vie publique. En avril dernier, les dernières images de lui, filmées à l’occasion d’une visite de l’actuel président sud-africain, Jacob Zuma, montraient déjà un Mandela absent, calé dans un fauteuil, le visage figé comme un masque, alors que ses visiteurs riaient à ses côtés. Depuis janvier, il avait dû quitter sa résidence dans son village natal de Qunu, au Transkei, pour s’installer de façon permanente dans sa maison de Johannesburg, d’où il pouvait être plus facilement hospitalisé.

VINGT-SEPT ANS DE PRISON

Sa disparition prive le monde d’un des derniers grands leaders charismatiques et visionnaires. Certains se souviendront avant tout de l’homme qui a évité une guerre civile à son pays, en tendant la main aux anciens oppresseurs blancs, lesquels l’avaient pourtant maintenu en prison pendant vingt-sept ans, de 1963 à 1990. D’autres rappelleront qu’il est devenu, le 27 avril 1994, le premier président noir d’un pays qui fut longtemps le plus raciste du monde et que son «long combat pour la liberté» (titre de son autobiographie parue en 1995) prouve que la résistance est toujours payante.
L’homme avait ses défauts et ses faiblesses, «il n’était pas un saint», rappelait ainsi la semaine dernière Christopher Till, le directeur du Musée de l’Apartheid à Johannesburg, lors de l’inauguration de l’exposition que la mairie de Paris consacre en ce moment au héros sud-africain. Mais son destin exceptionnel incarne la force de l’espoir et la capacité de l’action politique à transformer une société. Deux vertus qui justifient la ferveur qu’il a suscitée de son vivant et le chagrin que provoque sa disparition, faisant mentir le prénom que ce fils d’une famille royale du Transkei rural a reçu à sa naissance le 18 juillet 1918 : Rohlilala, qui signifie «celui qui crée des problèmes».
C’est son institutrice à l’école primaire qui décidera de l’appeler Nelson à une époque où, bien avant l’apartheid, l’Afrique du Sud était déjà dominée par la ségrégation raciale et le mépris de la culture africaine. C’est le refus de cette aliénation et de la fatalité d’une société hiérarchisée selon les races qui constitueront le moteur de sa révolte. Elle s’impose dès son arrivée à Johannesburg où, étudiant brillant, il débarque après avoir fui le Transkei pour échapper à un mariage arrangé. Devenu le premier avocat noir du pays, il rejoint en 1944 le Congrès national africain, l’ANC, le plus vieux parti africaniste du continent qu’il va vite pousser à des actions plus radicales pour contester la domination blanche.

AVOCAT DANDY

Inspiré tout d’abord par la théorie de la non-violence de Gandhi, qui a vécu pendant vingt et un ans en Afrique du Sud, le jeune avocat dandy et amateur de boxe multiplie, avec ses camarades de la Ligue de la jeunesse de l’ANC, les actions de désobéissance civile. Cette résistance pacifique lui vaudra d’être jugé avec 156 autres prévenus pour «haute trahison», lors d’un procès fleuve qui durera de 1957 à 1961, à l’issue duquel tous les accusés seront acquittés.
Mais la victoire sera de courte durée: la répression se fait de plus en plus féroce alors que le Parti national, arrivé au pouvoir dès 1948, durcit sa politique d’apartheid. Quand l’ANC est interdite, Mandela renonce, en 1961, à la non-violence pour la lutte armée. Entré en clandestinité, il sera arrêté un an plus tard, jugé une première fois et condamné à cinq ans de prison.
Alors qu’il est détenu, la police découvre le QG secret de l’ANC à Rivonia, près de Johannesburg. Les documents saisis valent un second procès à Nelson Mandela, qui échappe à la peine de mort mais sera condamné à la prison à perpétuité avec ses dix compagnons. Tous sont envoyés à Robben Island, un bagne situé sur une île au large de la ville du Cap. Mandela y passera les dix-huit premières années de sa captivité dans des conditions souvent très difficiles. Divorcé en 1957 de sa première femme, Evelyne, dont il a eu quatre enfants, il devra attendre quinze ans avant que le régime accorde un droit de visite à Winnie, sa seconde épouse, mère de ses deux filles, pour laquelle il éprouvait un amour passionnel.

LÉGENDE

Mais son emprisonnement, loin de le condamner à l’oubli comme l’espérait le régime raciste, contribue à renforcer sa légende alors que la lutte contre l’apartheid s’intensifie, de façon de plus en plus violente. Dès 1985, le pouvoir tente de négocier avec Mandela qui refusera longtemps les offres de libération contre le renoncement à son combat. Peu à peu néanmoins un dialogue se dessine et, en 1989, il est transféré sur le continent.
Le 11 février 1990, sous un soleil éclatant, c’est une foule considérable qui attend que les portes de la prison de Pollsmore s’ouvrent pour découvrir le visage méconnu de l’ancien prisonnier, toute image ou photo de lui ayant été interdites par le régime de l’apartheid. Il apparaît souriant, le poing levé en signe de victoire, sa femme Winnie à ses côtés: une nouvelle ère s’ouvre enfin en Afrique du Sud.
Mais, pendant les quatre ans qui conduiront aux premières élections multiraciales, le chemin sera semé d’embûches: extrémistes blancs et tribalistes zoulous de l’Inkhata menaceront souvent de faire capoter le processus et de plonger le pays dans un bain de sang. Alternant fermeté et main tendue, Mandela parviendra à mener le pays jusqu’à ce scrutin historique. Son gouvernement d’union nationale ne durera que deux ans, et lui-même cédera de plus en plus la place à son vice-président et dauphin désigné, Thabo Mbeki.

 «INVICTUS»

Fin 1997, il quitte la présidence de l’ANC puis le pouvoir, deux ans plus tard, en 1999. Entre-temps, à la suite d’un divorce douloureux avec Winnie, il s’est remarié le jour de ses 80 ans avec Graça Machel, veuve du président mozambicain Samora Machel. Pendant quelques années, il continuera à promouvoir l’image de l’Afrique du Sud et à intervenir dans le débat public, surtout pour critiquer certains choix de son successeur, notamment en matière de lutte contre le sida.
Au soir de sa vie, les reproches qu’on a pu lui faire à lui aussi, se sont estompés: aussi bien sur son caractère un peu autoritaire, sur sa trop grande insistance à la réconciliation avec les Blancs alors qu’il a été plus timoré en matière de justice sociale. Mais la légende du combattant est restée intacte., cette «âme invincible et fière» que glorifie son poème préféré, Invictus, du poète anglais William Henley. Adieu «Madiba», cette fois-ci le combat est bien fini.

le mythe de westerne

                                    le mythe de westerne


Le western est un genre cinématographique dont l'action se déroule généralement en Amérique du Nord lors de la conquête de l'Ouest dans les dernières décennies du xixe siècle. Il apparaît dès l'invention du cinématographe en 1895, en filiation directe avec la littérature et la peinture prenant pour sujet l'Ouest sauvage américain. Il connait son apogée aux États-Unis au milieu du xxe siècle avec l'âge d'or des studios hollywoodiens, avant d'être réinventé par les cinéastes européens dans les années 1960.
Le terme « western » a été appliqué postérieurement à d'autres arts visuels ou littéraires (peinture, télévision, bande dessinée, roman) et désigne aujourd'hui toute production artistique influencée par l'atmosphère et les poncifs de la représentation cinématographique du Far West.

Aucun mythe n’est plus répandu, intégré dans la fibre culturelle contemporaine que celui du
western. A l’aube du vingt et unième siècle, il est fascinant qu’un contexte historique plus que centenaire conserve une telle actualité, une telle vitalité. Par les comportements et les aspirations, la mode vestimentaire et même le type d’alimentation qu’il diffuse, le western est devenu une référence mondiale, l’étoffe d’un rêve omniprésent.
Le vêtement le plus populaire de la planète est le blue-jean, image de marque du cow-boy.
Et le vêtement n’est-il pas le signe le plus manifeste de l’image que l’on désire projeter ? Avec
la popularité du jean, les émules des cow-boys se comptent par centaines de millions.
Comment expliquer cette emprise universelle ?
Le cow-boy est en fait l’héritier démocratique de la figure mythique du chevalier. Il évoque
les innombrables légendes qui ont suivi de tout temps et en tout lieu la domestication du cheval,
mais en les adaptant au grand public moderne.
Le chevalier est celui qui maîtrise sa nature animale. Par là, il s’élève au-dessus des autres
hommes, jouit d’une puissance, d’une mobilité, d’une liberté supérieures. C’est à lui qu’incombe
la haute responsabilité de rétablir la justice, de défendre le faible et l’opprimé. Mais il est
vulnérable, car s’il vacille il tombe de haut, et solitaire, car n’est pas chevalier qui veut. L’attrait
du mythe chevaleresque vient de ce qu’il y a en chaque homme un double de rêve de maîtrise
de soi et de prolongation de la justice.

L’écriture hiéroglyphique

                        L’écriture hiéroglyphique



« L’écriture hiéroglyphique est un système complexe, une écriture tout à la fois figurative, symbolique et phonétique, dans un même texte, une même phrase, je dirais presque un même mot. »
Jean-François Champollion


Que signifie le mot hiéroglyphe ?


Cette appellation vient des Grecs : hieros veut dire sacré et glyphein graver.

En égyptien, cette écriture se dit mdw-ntr (médou-nétèr), ce qui veut dire "Parole de dieu".

 
Principes généraux d’écriture:

L’écriture égyptienne est constituée de signes figuratifs. Elle peut être écrite en lignes ou en colonnes, de droite à gauche ou de gauche à droite. L’orientation des signes indique la direction de lecture.

Les signes regardent vers le début du texte ; ainsi, des signes tournés vers la droite indiquent une lecture de droite à gauche et inversement.

Les signes sont disposés d’une façon précise. Deux signes horizontaux sont l’un au-dessus de l’autre, même quand le mot est écrit horizontalement. Le scribe égyptien ressentait toujours le besoin de regrouper les signes de façon harmonieuse en les glissant dans des carrés imaginaires.

Il faut toujours lire le signe du dessus avant celui du dessous puis passer à la lecture du carré suivant.

                                        Fragment de naos gravé d'un décret royal 
                                       262 avant J.-C. (an 20 de Ptolémée II Philadelphe) 
                                            provient du temple de Saïs dans le Delta
                                              grauwacke (Musée du Louvre).

Translittération

Chaque son élémentaire véhiculé par l’écriture hiéroglyphique est transposé, par les égyptologues, dans une écriture phonétique appelée « translittération ».

La vocalise de la langue égyptienne ne correspond pas à ce que les Anciens Égyptiens prononçaient. Il s’agit d’une convention égyptologique consistant à lier par des « e », plus ou moins accentués, les consonnes dont la valeur phonétique est connue. Cependant, la transcription des mots égyptiens dans d’autres langues contemporaines, notant les voyelles, et la connaissance d’un état de langue plus récent, le Copte, permettent de restituer certaines voyelles (a, i, ou…) et des accents toniques.

Idéogrammes et phonogrammes


L’écriture égyptienne est formée de deux sortes de signes :

- des signes qui donnent une indication quant à la catégorie ou à l’idée auxquelles le mot peut être rapproché : les idéogrammes,
-  des signes qui donnent des indications quant à la prononciation du mot : les phonogrammes.

 Les phonogrammes

Les phonogrammes représentent des consonnes. Il existe trois types de signes phonétiques en égyptien ancien :

Les unilitères

Les bilitères

Les trilitères

Alphabet phonétique des hiéroglyphes

HiéroglypheObjet représentéTranslittération[Prononciation]
Désignation
Code Gardiner
G1
un vautour percnoptèreA[a]
a court, le a de chat par exemple
aleph hébreu
G1
D36
un avant brasa[â]
a long, le a de bâteau par exemple
'ayin hébreu
D36
D58
un pied ou un jambeb[b]D58
V31
un corbeille à ansek[k]
kaph hébreu
V31
D46
une maind[d]D46
I9
une vipère à cornesf[f]I9
W11
un support de jarreg[g]
le g de gulliver
W11
O4
un abri en roseauxH[h]
he hébreu
le h de l'anglais hot
O4
V28
une tresse de linH[h]
h emphatique ou h aspiré (le h de Mohamed exemple)
V28
M17
un roseau fleurii[i]
yod hébreu
M17
I10
un cobraD[dj]I10
V31
un corbeille à ansek[k]
kaph hébreu
V31
E23
un lion couchérw[l]E23
G17
une chouettem[m]G17
N35
un filet d'eaun[n]N35
S3
la couronne rougen/dSr.t/bity[n]S3
V4
un lassowA[o]V4
Q3
un siègep[p]Q3
N29
le flanc d'une collineq[qu]
le qu de queen (reine en anglais)
N29
D21
une boucher[r]
resh hébreu
D21
S29
un linge pliés[s]S29
N37
un bassin d'eauS[ch]
le ch de Champollion
N37
F32
un ventre de vacheX[ç,ch]F32
X1
un paint[t]X1
V13
un lien pour les animauxT[tj]V13
G43
un poussin de caillew[ou]
le w de ouate
le ou de doux
G43
V31
O34
une corbeille et un verroux[x]V31:O34
M17M17
deux roseaux fleurisy[y]
yod hébreu
M17-M17
Z4
double traity[y]Z4
O34
un verrous[z]O34